Une ville où l’on enseigne
À l’instar des soins de santé, du logement et du travail, l’enseignement est un droit fondamental. Les autorités ont donc le devoir de garantir un enseignement de qualité à tout le monde, sans seuil financier ou autres conditions. L’enseignement doit être également émancipatoire pour préparer nos enfants à la société de demain et même les préparer à changer la société d’aujourd’hui. L’enseignement doit découvrir et développer les talents de nos enfants, les rendre critiques et résistants, parfaire leurs connaissances afin de comprendre le monde et pouvoir le rendre meilleur, stimuler leur créativité et leur inventivité afin de faire face aux défis de demain. L’enseignement doit être le levier de l’émancipation sociale et de l’égalité. C’est ambitieux, mais nous n’en attendons pas moins !
Ce que nous voulons
Un. Supprimer les barrières financières
- Nous rendons l’enseignement maternel, primaire et secondaire le plus accessible possible.
- Nous investissons dans les garderies, avant et après les heures de cours et pour qu’elles soient et restent gratuites et de qualité, avec un encadrement et une école des devoirs.
- Nous étendons la politique de repas sains et gratuits à l’ensemble des écoles du réseau officiel. Cuisiner avec les élèves peut faire partie des cours. L’échange entre cuisines internationales peut également faciliter les rapports entre les élèves, les parents et l’équipe des enseignants.
- Nous luttons pour supprimer la taxe tartine dans toutes les écoles de l'entité, en concertation avec les établissements scolaires.
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Un des meilleurs exemples est celui des garderies. Pour bien des familles, notre enseignement est trop cher. De nombreuses familles mouscronnoises ont des difficultés à honorer les factures scolaires.
Par ailleurs, la pauvreté enfantine est élevée à Mouscron et les histoires de boîtes à tartines vides font dresser le poil. Cela peut se résoudre facilement avec des repas sains, nutritifs et gratuits pour tous à l’école, sans stigmatisation des enfants en provenance de familles en situation de pauvreté et en proposant, tant que possible, une alternative répondant aux régimes particuliers. Cela peut d’ailleurs faire partie des cours, afin d’apprendre aux élèves à cuisiner. L’échange entre les différentes cultures alimentaires peut également faciliter les liens entre les élèves, les parents et l’équipe scolaire.
Dans plusieurs écoles de l'entité, une "taxe tartine" est encore d'application: les enfants doivent payer des frais de garderie sur le temps de midi, parfois appelés aussi un "droit de chaise", pour pouvoir manger dans le réfectoire, les tartines qu'ils apportent eux-mêmes. En Wallonie, depuis juin 2023, à la suite de la mobilisation des associations de parents, de la ligue des familles et du travail d'enquête du PTB, le ministre Frédéric Daerden a annoncé que la "taxe tartine" était interdite dans les écoles maternelles et primaires du réseau officiel. Nous veillerons à ce que cette interdiction soit appliquée. Nous lutterons également pour l'élargissement de cette interdiction dans les écoles du réseau libre. En attendant, au niveau communal et, en concertation avec les établissements scolaires, nous examinerons comment la supprimer.
Nous organiserons un projet pilote pour la gratuité des repas sains.
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- Nous accroîtrons les efforts financiers pour nous attaquer à la rénovation du patrimoine qui s’est délabré.
- Nous commençons par un audit de tous les établissements scolaires communaux et mettons sur pied un plan de rénovation quinquennal.
- Nous agissons pour que la commune garde la main sur la réalisation des travaux de rénovation des écoles. Nous ne travaillerons pas avec des partenariats publics-privés (PPP).
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En outre, la crise énergétique a mis en lumière le fait que nos écoles étaient de véritables passoires énergétiques. Il y a encore des écoles qui utilisent des préfabriqués, nous envisagerons de les remplacer par des constructions en dur.
Pour toutes ces raisons, nous estimons qu’un audit de tous les bâtiments scolaires communaux est indispensable et prioritaire. Sur base de celui-ci, nous établirons alors un plan de rénovation de tous ces bâtiments, plan que nous voulons quinquennal pour que ces bâtiments ne soient plus jamais dans l’état auquel nous les connaissons aujourd’hui.
La Ville de Mouscron doit assurer la rénovation des bâtiments scolaires et mettre à disposition du personnel en suffisance pour assurer une maintenance efficace et rapide de ceux-ci. La Ville doit rénover et construire de nouveaux bâtiments mais elle doit le faire en gardant la maîtrise de ces investissements. Pas question de recourir au Partenariat Public-Privé qui coûte extrêmement cher à l’arrivée.
Trois. Un enseignement qui s’attaque aux inégalités
- Nous élargissons le dispositif de gratuité des fournitures scolaires.
- Nous mettons à disposition, gratuitement, des produits de protection menstruelle pour les élèves.
- Nous mettons en place des remédiations et des cours de soutien.
- Nous rendons l'accès aux activités extra-scolaires le plus accessible possible au niveau financier.
- Nous continuons le travail de sensibilisation des équipes éducatives à la non-discrimination sur la base des critères protégés par la législation anti discrimination (le genre, l'origine sociale, l'orientation sexuelle, le handicap, la religion, l'origine ethnique, ...).
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Dans notre pays, nous sommes les champions de la reproduction de l’inégalité sociale dans l’enseignement. Votre origine préfigure davantage votre carrière scolaire et votre place plus tard au sein de la société que vos talents et votre persévérance.
Plus de 50.000 élèves ont redoublé dans l’enseignement francophone l’an dernier. C’est dans le Hainaut que la situation est la plus préoccupante. On y observe un taux de redoublement de 4% dans l’enseignement primaire alors qu’il est de 2,8% dans l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles et d’à peine 1,4% dans le Brabant Wallon. Il y a assez peu de mystère sur la nature socio-économique du handicap. Derrière ces pourcentages, il y a dans les faits des centaines d'élèves à soutenir. Les solutions proposées par les spécialistes sont limpides : remédiation, enseignement différencié, mixité sociale, encadrement plus fourni et soutien scolaire. C’est ça que la ville doit mettre en place.
A l’école, comme ailleurs, il est important de lutter contre la précarité menstruelle. C’est pourquoi nous proposerons gratuitement, dans toutes les écoles communales (primaires et secondaires) des moyens de protection menstruelle.
L’inégalité sociale se traduit aussi par les échecs scolaires. Pour la réduire considérablement, une politique radicale et efficace est nécessaire. Nous voulons une école où tous les enfants réussissent, même ceux qui, de par leur situation chez eux, ont plus de difficultés sur le plan social et financier. A l’école, tous les enfants doivent pouvoir bénéficier de l’aide nécessaire avec l’incorporation d’un personnel bien formé (notamment sur la non-discrimination des élèves sur la base des critères protégés par la législation anti discrimination), de façon à éviter le redoublement.
L'accès aux activités extra-scolaires constitue une source supplémentaire d'inégalités lorsqu'elles sont payantes et parfois même onéreuses. Nous veillerons à ce que ces activités soient accessibles au niveau financier dans l'enseignement officiel et autant que possible dans le libre.
Quatre. L’enseignement reste une tâche de l’autorité publique
- Nous ne percevons pas l’enseignement comme un marché concurrentiel entre les divers réseaux. Nous travaillons au niveau national à ne plus avoir qu’un seul réseau et nous privilégions tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux au niveau de la ville.
- Nous faisons en sorte que chaque école communale dispose d'un(e) concierge et de personnel d’entretien sous contrat statutaire.
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L’enseignement ne doit pas fonctionner comme actuellement, comme un marché concurrentiel entre les divers réseaux. Nous travaillerons au niveau national à ne plus avoir qu’un seul réseau et nous privilégierons tout ce qui pourra faciliter la collaboration entre les réseaux au niveau de la ville.
Depuis un certain temps, l’école a aussi tendance à être gérée comme une entreprise. Et plus encore avec le fait que la grande multinationale de la consultance McKinsey ait été désignée comme un acteur important pour remodeler l’enseignement via le Pacte d’Excellence, une mesure décriée par les membres du corps enseignant et les organisations syndicales car, bien loin d’aider les écoles et élèves en difficulté, elle sert bien plus à sanctionner les écoles et les enseignants en leur octroyant une surcharge de travail administratif injustifiée…
Nous donnerons, dans chaque école communale un contrat statutaire à un(e) concierge et au personnel d’entretien.
Par ailleurs, nous veillerons à ce qu'il soit mis un terme à l'aide financière octroyée à l'établissement Saint-Dominique Savio.
Cinq. Donner un enseignement pour la tête, le cœur et les mains
- Actuellement, de nombreuses écoles ne permettent plus l’apprentissage de la natation qu’à partir de la 5ᵉ, voire la 6ᵉ primaire. C’est insuffisant. Nous soutenons l’accès aux cours de natation aux enfants des écoles en assurant la gratuité de ceux-ci et en facilitant, pour les directions d’école, le transport aller et retour au bassin (transport public ou petit bus gratuit).
- Nous voulons amener dans les apprentissages plus d’éléments sur la culture populaire, celle de la classe travailleuse, pour comprendre le monde et le système dans lequel nous vivons.
- Nous faisons participer toutes les écoles communales aux animations organisées par la section mouscronnoise de la coalition 8 mai.
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Le PTB veut une formation multiple dans laquelle chacun recevra de bonnes bases en compétences générales, scientifiques et techniques. Une formation qui comprendra aussi des compétences manuelles, de l’éducation physique et du sport, une formation musicale, plastique et en expression. La jeunesse est l’avenir. Il faut l’outiller pour comprendre notre monde et construire celui à venir. C’est pourquoi les compétences culturelles de base doivent être intégrées à l’enseignement de jour, de l’école maternelle jusqu’au niveau de bachelier dans l’enseignement supérieur. Une formation artistique est aussi nécessaire que d’apprendre à compter ou à lire.
Actuellement, certaines écoles ne garantissent l’accès à la natation que dès la 5e, voir la 6e année primaire, faute de place, de possibilité de trajet, du coût, … Or, ce n’est pas à 10-11 ans qu’on apprend à nager. Nous voulons changer ça, chaque enfant doit apprendre à nager à l’école avant l’âge de 8 ans.
Pour cela, nous assurerons davantage de natation aux enfants des écoles et nous rendrons la natation scolaire à nouveau possible pour toutes les années du primaire en en assurant la gratuité et en facilitant, pour les directions d’école, le transport aller et retour au bassin (par transport public ou petit bus gratuit).
Nous inciterons les établissements à mettre en valeur le passé ouvrier (principalement textile) de la ville en organisant des visites des bâtiments d’anciennes usines, les anciennes maisons des ouvriers, en impliquant des personnes qui ont connu ce passé industriel.
Chaque année, la section mouscronnoise de la Coalition 8 mai organise des activités officielles pour sensibiliser la population à la lutte contre le fascisme. Nous demanderons aux écoles de participer à ces actions.
Six. Ouvrir l’école
- L’école doit être un lieu de vie du quartier, qui accueille les festivités locales, les activités culturelles et sportives et les rend accessibles à toutes et tous.
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Les enfants ou les jeunes y reçoivent un enseignement de qualité qui propose les bases d’un apprentissage de toute une vie. Autour de l’école se développe toute une vie sociale, dès le moment où les enfants font leurs premiers pas en franchissant la porte de la grande école jusqu’au moment où l’un des parents, le soir, vient suivre un cours ou faire du sport dans les locaux scolaires. Peut-être pourrez-vous vous rendre dans les bâtiments scolaires pour vos livres, du fait qu’il y sera installé une section de la bibliothèque locale.
L’école est aussi l’endroit où, le mercredi ou pendant le week-end, on peut suivre des cours de musique, d’expression, de danse ou de médias… Ou, peut-être les grands parents habitent-t-ils dans un service flat que la commune a construit au-dessus des locaux scolaires du fait qu’elle ait opté consciemment pour un projet de construction multifonctionnel.
Sept. Enseigner le néerlandais et promouvoir le bilinguisme
- Nous soutenons toute initiative visant à augmenter le temps d'immersion des élèves en néerlandais.
- Nous promouvons les échanges entre les écoles mouscronnoises et les écoles ou associations néerlandophones des entités voisines.
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Dans une commune à facilités comme Mouscron, il est important que les habitants puissent facilement communiquer à la fois en français et en néerlandais. Bien comprendre son voisin, son collègue, son client est essentiel pour permettre un vivre ensemble concret au quotidien. Pour le PTB, qui est le seul vrai parti unitaire du pays, il est important de veiller à l'unité de la classe travailleuse dans tout le pays, et ça commence à Moeskroen.
L'école est le lieu privilégié pour l'apprentissage des langues dès le plus jeune âge. Certains établissements scolaires mouscronnois font déjà du très bon travail dans le domaine de l'immersion et de l'enseignement du néerlandais. Nous soutiendrons toute initiative visant à augmenter le temps d'immersion des élèves en néerlandais dans tous les établissements de l'entité.
A côté de l'enseignement à l'école, la pratique du néerlandais dans la vie courante et l'échange avec ses voisins est la meilleure façon d'intégrer les compétences acquises et la culture de nos voisins flamands. C'est pourquoi nous promouvrons les échanges entre les écoles mouscronnoises et les écoles ou associations néerlandophones des entités voisines (Espierres-Helchin, Courtrai, Menin, Wervik et Wevelgem).