Une ville sûre
Habiter dans un endroit sûr, pouvoir jouer dehors, pouvoir en toute sécurité faire ses courses ou tailler une bavette avec ses voisins : c’est un droit fondamental, à l’instar du droit du travail ou à l’enseignement. La sécurité n’est pas un thème de droite. Au contraire, le droit à l’intégrité physique est un droit essentiel pour la gauche conséquente. Celui qui veut contrer la violence et la criminalité, doit punir cette criminalité de manière effective et, en même temps, mettre en place une politique de prévention. La criminalité et la violence sont souvent liées à des bandes et réseaux organisés qui cherchent à faire de l’argent avec le trafic d’armes, d’êtres humains, de stupéfiants, etc. Face au crime organisé, la tolérance zéro est nécessaire. La violence doit être sévèrement sanctionnée elle aussi. En même temps, une meilleure politique de prévention est nécessaire et doit miser sur la justice sociale, des quartiers forts et revaloriser les agents de quartier. Autant que possible, la sanction doit s’orienter vers la réparation du dommage subit par la victime.
Vision
Ce que nous voulons
Un. Des bureaux de quartier facilement accessibles et davantage d’agents de quartier
- Nous rendons les bureaux de police de quartiers facilement accessibles et ouverts la nuit
- Nous investissons dans les agents de quartier
- Nous organisons la participation au niveau des quartiers, pour les habitants et les associations, afin de définir les priorités en matière de prévention et de sécurité dans le quartier
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Les autorités communales ont décidé de centraliser une grande partie des services de police dans le futur commissariat le long de l’avenue du Château. Un projet de prestige réalisé en partenariat public-privé au montant estimé à 19 millions d’euros.
La majorité a une vision mégalo et high-tech du travail policier, mais cela n’est pas du tout gage d’efficacité. On voit qu’il y a des moyens, la question c’est de savoir au service de quelle politique ils sont mis. Nous proposons des pistes qui se veulent être des solutions durables, pas des « solutions » qui ne sont que des coups d’éclat et ne résolvent rien sur le long terme. Le choix pour les bodycams pour la police de Mouscron et l’installation des caméras reflète tout l’inverse d’une vision de la police axée sur l’accessibilité et la proximité.
Notre vision est une vision où les commissariats et les unités de police sont implantés dans les quartiers.
Dans notre Grande Enquête, de nombreux Mouscronnois mettent en évidence l’importance des agents de quartiers. Mais les autorités communales ont au contraire fermé les petits commissariats de quartier l’après-midi et le weekend.
Nous voulons l’ouverture et la réouverture des commissariats de quartiers 7 jours sur 7, même la nuit. Ceux-ci pourront ainsi être plus proche des réalités concrètes des quartiers et, en partenariat avec les secteurs associatif, préventif et éducatif, développer une politique policière orientée vers la prévention. Des agents de quartier joignables, proches des habitants : c’est crucial pour lutter contre les nuisances et la criminalité. Le policier de quartier connaît son voisinage immédiat et les problèmes du quartier. Il peut ainsi travailler de façon préventive, remarquer rapidement les problèmes et y faire face avant qu’ils ne se muent en comportements criminels. Et, inversement : si la population connaît les agents, il y a plus de contrôle sur les agents. Nous voulons que le plan communal de sécurité soit discuté dans des assemblées de quartier où le chef de corps et le bourgmestre viendront présenter leurs priorités. Nous voulons que la voix des habitants, des associations et des personnes intéressées soit entendue dans la définition des priorités pour la prévention et la sécurité dans leur quartier. C’est pourquoi nous renforcerons la prévention en partenariat avec le citoyen en lui donnant l’occasion de s’impliquer dans des forums réunissant le politique local, les experts de terrain et les citoyens.
Deux. Combattre efficacement la délinquance
- Tolérance zéro contre le crime organisé. Nous donnons la priorité à la lutte contre les mafias, les barons du trafic de stupéfiants et d’êtres humains ainsi qu’à la grande escroquerie et à la fraude
- Nous sanctionnons effectivement la violence physique et la criminalité physique
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Si on veut mettre des limites à la violence et à la criminalité, ces dernières doivent être efficacement sanctionnées et, en même temps, il faut s’engager dans la prévention. Qu’on le veuille ou non, plus les contradictions sont grandes dans la société, plus la criminalité est grande aussi. Dans les sociétés plus égalitaires, il y a moins de violence et de délinquance.
La chasse au profit va de pair avec la violence brutale. Il y a la violence économique et la fraude fiscale. Il y a la criminalité en col blanc qui reste impunie. Il y a la violence de la guerre dans la chasse au pétrole et autres matières premières ou pour faire main basse sur des régions géostratégiques. Il y a le terrorisme. Il y a les agressions armées et les prises d’otages. La violence des trafiquants d’êtres humains, des grands cartels de la drogue, des trafiquants de diamants du sang, des fraudeurs et des criminels économiques, des proxénètes et autres escrocs, des carjackers, des homejackers et des bandits organisés.
Il est clair que la priorité doit aller à la lutte contre la grande criminalité organisée : la mafia, les barons du trafic de stupéfiants et d’êtres humains, la grande escroquerie et la fraude. Ce sont ces barons de la criminalité qui, partout, recrutent des lieutenants dans les quartiers, souvent auprès des exclus et des groupes de population faible.
Il est clair aussi que le violence physique et la criminalité physique doivent être efficacement sanctionnées. La sanction a un rôle dissuasif. Cela ne signifie pas qu’il faille sanctionner sévèrement à tort et à travers. Mais cela signifie toutefois qu’il convient de sanctionner. Les auteurs d’actes de violence physique ou sexuelle doivent être directement arrêtés et mis en prison. Pas plus qu’il ne se peut que des trafiquants d’êtres humains, des importants barons de la drogue ou des criminels économiques et des fraudeurs du monde des banques ou de l’industrie continuent à pouvoir agir librement. Il doit être mis un terme à l’impunité dont jouissent ces organisateurs de la criminalité.
Trois. Mieux vaut prévenir que guérir
- Nous améliorons la qualité de vie dans les quartiers, nous assurons davantage d’aide, de prévention et de contrôle social par des travailleurs sociaux et des éducateurs de rue dans les quartiers
- Nous prévoirons la présence d’accompagnateurs dans les transports en commun
- Nous misons sur le dialogue, la médiation et la communication en lieu et place des amendes administratives SAC. En cas de vrais problèmes, nous faisons intervenir la justice
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La sécurité n’est pas exclusivement une compétence policière. Bien des gens s’engagent à titre professionnel ou bénévole en faveur d’une société en sécurité : concierges, travailleurs de quartiers, éducateurs de rue, gardiens publics, accompagnateurs dans les transports en commun, relais de quartier, … Dans nombre de quartiers, ces personnes de confiance sont souvent les seules à qui l’on peut s’adresser. Ce rôle doit exister dans chaque quartier et il mérite d’être revalorisé. Mais les autorités communales n’investissent pas suffisamment là-dedans, elles dévalorisent le travail de rue.
Nous voulons plus d’animateurs de rue pour la jeunesse. Ce sont des éducateurs qui ont des contacts avec les riverains et les habitants. Ils peuvent travailler de façon préventive en concertation avec l’école, remédier à la tendance à l’école buissonnière, signaler les problèmes de logement, etc. Naturellement, il y a un lien entre la qualité de la vie d’un quartier et le sentiment de sécurité. Bâtiments non occupés, délabrement, pollution et insalubrité, manque d’espaces publics et de verdure accroissent l’insécurité. Si l’on veut rendre plus sûrs les quartiers de la ville, il faut investir dans le concept du quartier intégré. Car prévenir vaut beaucoup mieux que guérir.
Nous misons sur le dialogue et la communication plutôt que sur les sanctions administratives communales (SAC). Avec les amendes SAC, les autorités locales sont à la fois juge et partie. Avec, en plus, l’effet pervers qu’elles permettent de renflouer les caisses de la commune (en prenant dans les poches des habitants). Si l’on veut contester une SAC, on doit se rendre soi-même au tribunal de police et en assumer les frais. Même les plus hauts magistrats du parquet estiment que la loi sur les SAC est une atteinte à la séparation des pouvoirs et ils estiment que son application aux jeunes est plus qu’inquiétante. Les SAC sont également antisociales. Contrairement aux habitants des quartiers populaires, ceux des milieux riches ne doivent pas souvent craindre une SAC : ils ont, par exemple, plus de place pour garder leurs poubelles, vivent moins dans l’espace public, ont moins de contrôles dans leurs quartiers et, enfin, ont les moyens de la contester et éventuellement de la payer car cela représente un montant beaucoup moins important par rapport à leurs revenus.
Distribuer des amendes ne résout pas les problèmes dans les quartiers. On veut faire marcher tout le monde au pas. Non pas en résolvant les problèmes, mais en les sanctionnant. Jamais d’amendes alors ? Si, quand-même ! Si les autres moyens ne débouchent sur rien, une amende peut quand-même suivre. Mais alors, une amende émanant d’un tribunal qui respecte le droit de la défense, et non d’une commune qui est à la fois juge et partie.
Quatre. La victime occupe une place centrale
- Nous optons pour des sanctions centrées sur la réparation en cas de petite criminalité de rue. Les auteurs peuvent ainsi se rendre compte de ce qu’ils ont provoqué chez les victimes
- Nous incitons les services de police à former leur personnel aux violences faites aux femmes afin de lutter réellement contre ces violences, leur banalisation et minimisation ainsi que de garantir aux victimes un accueil et une prise au sérieux
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Les victimes de méfaits restent souvent désemparées et à l’abandon. Elles restent aux prises avec leurs questions et angoisses. « Pourquoi moi ? » ; « Suis-je quelque part coupable ? » ; « Le préjudice que j’ai subi me sera-t-il dédommagé ? » ; « Qu’est-ce qui anime l’auteur ? ». Ici, le bon travail du service d’aide aux victimes mérite déjà qu’on l’apprécie. Ce travail doit encore être plus élaboré et peaufiné.
Dans la délinquance de rue, les sanctions par réparation sont importantes. Les auteurs de cette criminalité doivent être confrontés à leur victime, de sorte qu’ils puissent se rendre compte de ce qu’ils ont fait. Ils doivent aussi rembourser les dégâts, financièrement et par des peines de travaux. L’expérience au niveau international enseigne qu’une telle politique pénale, orientée sur la réparation, est, de loin, la plus efficiente.
Par rapport aux violences faites aux femmes, le fait de déposer plainte est déjà souvent un premier frein très important. Il faut davantage de formation dans la police afin de lutter réellement contre ces violences, leur banalisation et minimisation ainsi que de garantir aux victimes un accueil et une prise au sérieux. Chaque personne doit être respectée et chaque plainte doit être prise au sérieux.
Cinq. Création d’un centre de prise en charge pour les victimes de violences sexuelles et conjugales
- Comme dans les centres hospitaliers universitaires de Liège, Bruxelles et Gand, nous créons un centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles à Mouscron. Un tel centre rassemble tous les services auxquels une victime doit avoir recours : soins médicaux, soins psychologiques, rapport médico-légal et dépôt de plainte
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Nous voulons améliorer le système d’accueil qui existe et doter Mouscron d’un Centre de Prise en charge des victimes de Violences Sexuelles (CPVS), comme il en existe à Gand, Bruxelles ou Liège. Il est prouvé que les chances de rétablissement chez les victimes de telles violences recevant des soins pluridisciplinaires sont plus élevées. Elles récupèrent plus rapidement et le risque de subir une nouvelle agression est moindre. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande d’ailleurs que chaque victime bénéficie de ce type de soins le plus rapidement possible après les faits.
Au-delà des soins médicaux, du support psychologique, de l’enquête médico-légale réalisée par des infirmières légistes spécialement formées et du suivi, la possibilité de déposer plainte se fera auprès d’inspecteurs, hommes et femmes, eux aussi formés pour les faits de mœurs.
Six. Investir dans la justice sociale et la sécurité
- Nous sommes pour le refinancement de l’enseignement, le droit au travail et le renforcement de la sécurité sociale comme base de la justice sociale
- Nous mettons fin à la double morale des partis de droite qui prônent la concurrence impitoyable, la guerre, le racisme et le modèle égoïste du « moi avant tout », mais qui ne cesse de parler de « plus de sécurité »
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La criminalité organisée est un miroir de la société. De plus en plus, la sécurité est ramenée à la répression. Pourtant, la prévention sociale est la principale façon de prévenir la criminalité. Il s’agit de garantir le droit au travail et au logement, de prévoir une sécurité sociale efficace et une justice sociale pour les larges couches de la population. Sous ces conditions pourra naître un sentiment global de sécurité et un sentiment de confiance pour l’avenir. Il deviendra alors plus difficile pour les criminels de recruter un réseau de petits lieutenants et de dealers parmi les exclus qui ne trouvent plus d’issue ou qui n’ont rien d’autre comme perspective que le gain rapide et facile d’argent.
Une large base collective de justice sociale et de sécurité permettra à d’autres normes et valeurs d’éclore. On pourra enfin mettre un terme à la double morale qui, d’un côté prône la tolérance zéro et l’incarcération massive lorsqu’il s’agit de certaines formes de violence, mais d’un autre côté laisse hors d’atteinte la violence de la guerre, des banquiers et de la télévision. Ce ne sera que lorsque la société ne tournera plus autour du rendement le plus élevé en faveur du « moi », autour de la guerre de tous contre tous et de la guerre tout court, que des valeurs comme la collaboration et la protection sociale, la solidarité et le respect, pourront prendre le dessus.
Refinancer l’enseignement, proposer du travail aux jeunes, lutter contre l’exclusion d’importants groupes de personnes : tout cela est nécessaire dans la lutte contre le crime. Il y a des partis qui réclament la sécurité, mais qui, dans le même temps, appliquent des politiques néolibérales comme les coupes d’austérité, les attaques sur les droits sociaux ou les exclusions du chômage. C’est non seulement contre-productif, c’est également hypocrite.
Sept. Respect pour les droits démocratiques et sociaux
- Nous développons une police de proximité suffisamment présente dans les quartiers et proches des gens
- Nous préférons une police de proximité suffisamment présente dans les quartiers et proches des gens, au système particulièrement onéreux des caméras de surveillance et des patrouilles “robocop” qui interviennent de manière ponctuelle sans connaissance du quartier
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Depuis le début de la législature, des dizaines de caméras ont été installées à Mouscron, pour un coût total important.
Il y a ici, évidemment, des questions par rapport au respect de la vie privée. Ces règles prescrivent que les autorités communales doivent prouver la nécessité et la proportionnalité des caméras. Or, on peut réellement s’interroger non seulement sur le respect de ces notions de « nécessité » et de « proportionnalité », mais également sur la question de leur efficacité.
Depuis peu, le commissariat de Mouscron s’est dirigé vers l’achat de bodycams pour ses agents. Il s’agit d’un matériel très coûteux et inutile si les policiers peuvent les éteindre. Les partis d’opposition (PS et Ecolo) s’opposent à cette pratique mais l’appliquent à Tournai (où ils forment la majorité)
Les caméras dans la rue ont été utilisées pendant le COVID pour sanctionner les gens sans masque.
Depuis les terribles attentats de Paris, on a, en effet, introduit toujours plus de ces techniques de recherche et d’information. On multiplie l’utilisation des appareils d’écoute. Cela met les droits démocratiques, et notamment le droit à la vie privée sous pression mais avec peu de résultat. Par contre, dans le même temps, la police de proximité est de plus en plus sous pression. Connaître le quartier, connaître les gens, savoir ce qui se passe dans les quartiers, étouffer dans l’œuf les conflits possibles, voilà ce qui devrait être prioritaire. C’est la meilleure prévention. C’est beaucoup plus efficace qu’une caméra. Mais on ne le fait pas. Ils disent qu’ils n’ont plus d’argent alors qu’ils investissent des millions dans des caméras dernier cri.