Le service public au cœur de la ville
Des milliers de bras au travail sont nécessaires, pour une ville à la mesure des gens. Les crèches, les garderies, des rues propres et sécurisées, des transports communs de qualité, des écoles en bon état,… sont autant de besoins fondamentaux dans lesquels il est essentiel d’investir. Or, à Mouscron, l’investissement en matière de service public est en constante diminution et la Ville préfère sous-traiter et privatiser ou externaliser de plus en plus de services. Ainsi, ces dernières années, la majorité a envoyé plusieurs de ses missions via des appels d'offres aux mains du privé. L’objectif d'une société privée, c'est de faire du bénéfice, pas d’assurer un service de qualité aux citoyens. C'est pour cette raison qu'il faut, d'une part, maintenir les activités qui structurent la vie mouscronnoise dans le public, mais aussi donner les moyens aux travailleurs de fournir un travail de qualité. Enfin, comme l’ont démontré toutes les actions menées par les organisations syndicales au cours des dernières années, les conditions d’emploi (salaires, formations,…) sont une composante essentielle du bien-être au travail. A ce titre, le secteur public doit jouer un rôle d’exemple en proposant des offres d’emploi de qualité pour tirer ces conditions vers le haut. C’est ce dont nous avons grandement besoin à Mouscron.
Vision
Ce que nous voulons
Un. Respect pour le personnel communal
- Toutes les missions légales de la ville doivent être assurées par du personnel formé. Il faut mettre fin à la diminution constante des emplois à la ville. Nous remplaçons chaque personne qui part à la retraite et nous embauchons du personnel en fonction des besoins réels de chaque service.
- Nous replaçons la concertation syndicale à la base de toute modification ou de toute évaluation des besoins du personnel.
- Nous voulons des services communaux à la pointe. Nous investissons donc dans du matériel et des outils de qualité, dans du personnel qualifié et dans la formation.
- La ville et les intercommunales doivent montrer l'exemple aux autres employeurs de la région et privilégier les emplois stables et durables. Nous voulons tendre vers une nomination statutaire à tous les niveaux. La ville doit être un employeur social par excellence.
- Nous mettons fin au sous-financement et au manque d’entretien des bâtiments communaux.
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La place qu’on donne aux services publics communaux se reflète aussi, et souvent en premier lieu, dans le respect qu’on témoigne pour les travailleurs de ses services. Dans la vision néolibérale des autorités communales, les prestations de service par le personnel communal constituent surtout une charge. La devise des autorités communales est : « Nous sommes sous plan de gestion. Nous devons pratiquer des coupes dans les services publics et dans l’emploi public. ». Mais pour les habitants de Mouscron, ce sont précisément ces services qui constituent un investissement précieux. Qui d’autre s’occupera de nos enfants et de nos personnes âgées ? Qui d’autre réparera les routes et les trottoirs ? Qui d’autre assurera la propreté des rues ? Qui d’autre nous aidera dans toute sorte de problèmes administratifs ? Qui d’autre organisera le sport, la culture et les loisirs ?
On a besoin de collaborateurs communaux joignables, de guichets communaux et d’une police locale installées dans des bureaux de quartier accessibles. Au lieu de fermer et de supprimer des services essentiels au citoyen, les autorités communales doivent ré-embaucher du personnel en lui assurant un bon statut. Avec de bons services publics et un emploi public à part entière, on peut en outre aider les gens à grimper plus rapidement l’échelle sociale. Nous attendons de la ville non seulement une politique à la mesure de ses habitants, mais aussi de ses travailleurs.
Nous avons la chance de pouvoir compter sur des centaines d’agents communaux pour faire tourner notre ville. Seulement, ils ne reçoivent pas la considération qui leur est due. De nos nombreux contacts avec les travailleurs et leurs représentants syndicaux ressortent une grande inquiétude et parfois même de la frustration. Alors que la majorité clame partout qu'elle ne peut pas engager du personnel faute d'argent, qu'elle ne peut pas procéder aux nominations promises, elle engage des nouveaux directeurs à des salaires élevés sans que l’on ait clarifié leur compétence, leur mission.
Nous prévoirons que les contrats temporaires soient réduits au maximum dans la perspective d’offrir un contrat stable aux gens. La mise à l’emploi selon l’article 60 ne sera appliqué que si cette solution s’avère la plus satisfaisante pour le demandeur d’emploi concerné. Nous travaillerons sur ce point en collaboration avec le monde associatif à même d’offrir l’expertise.
La ville doit avoir du respect pour les organisations syndicales et avoir un contact régulier et une écoute pour celles-ci. A Mouscron, il y a peu d’ouverture pour de réelles négociations avec les organisations syndicales. Les travailleurs de la Ville de Mouscron sont dans une situation de flou et d'opacité. Tout au long de la législature 2018-2024, les travailleurs n’auront eu de cesse de faire des actions pour dénoncer les promesses non tenues et le manque de considération de la majorité vis-à-vis de ses travailleurs (recours non stop au privé au détriment du personnel communal, absence d’embauche poste pour poste, revalorisation salariale aux abonnés absents, une pyramide des grades qui s’inverse avec une trop grande place octroyée aux hauts dirigeants au détriment des agents de terrain, une pyramide des âges elle aussi inversée avec un manque cruel de jeunes travailleurs,…)
Cette politique, qui se traduit par une politique d’austérité à l’égard des services et travailleurs communaux, prend de nombreux visages : le non-remplacement des départs à la retraite avec des services en sous-effectifs chronique tels que le service voiries ou les services techniques. De nombreux travailleurs sont en surcharge de travail avec ce que ça peut signifier en termes de tendinites, douleurs lombaires, et de problèmes médicaux.
Nous travaillerons, en concertation avec les organisations syndicales, au renflouement des services qui ont été vidés de leurs cadres tout au long des dernières mandatures. Nous établirons avec eux un organigramme des besoins et embaucherons du personnel en fonction de ceux-ci pour leur permettre de mener à bien leurs missions.
Nous mettrons également fin à la politique de sous-investissement dans le matériel et les formations du personnel. C’est derrière cette logique que la Ville préfère confier des missions aux intercommunales ou au privé en prétendant que les travailleurs communaux ne savent pas ou n’ont pas le matériel pour faire telle ou telle tâche.
Pour une ville qui soit au service de ses habitants, il faut commencer par avoir du respect pour le personnel communal. Nous mettrons fin à la politique d’austérité permanente de non-remplacement des départs et de non entretien des bâtiments communaux. Et nous investirons pour que la ville de Mouscron joue un rôle d’exemple comme employeur.
Deux. Des investissements publics et sociaux dans la ville
- Nous voulons investir pour que tous les quartiers soient correctement dotés en services publics. Pour que chaque quartier dispose de crèches et d’espaces d’accueil pour les enfants, de guichets de l’administration communale, de transports publics, d’écoles, de maisons de repos, et infrastructures sportives publiques et d’espaces pour la culture.
- Nous travaillons à mettre sur pied une entreprise publique communale pour la rénovation et la construction du logement ainsi qu’une entreprise communale d’énergie.
- Nous reprenons en main les leviers qui permettent d’assurer une politique sociale cohérente.
- Nous mettons en place une taxe sur les caisses en libre-service des grandes surfaces.
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Les partis traditionnels sont globalement paralysés par l’idée libérale selon laquelle on doit le plus possible compter sur les entreprises privées pour construire et faire tourner la ville. Sur les spéculateurs et les promoteurs immobiliers. Alors ils sont aux petits soins pour les managers de ces sociétés. Ils font tout pour leur faciliter la vie. Ils mettent en place une politique de city marketing. Tout cela dans l’idée que la ville en cueillera les fruits, que cela améliorera la prospérité. Mais ce conte de fées ne tient pas la route. Pas plus à Mouscron qu’ailleurs. Les riches n’en sont que plus riches, et les pauvres plus pauvres.
Il faut au contraire commencer par oser redonner de la place aux acteurs publics dans des secteurs importants comme le logement ou l’énergie. Ce sont des secteurs qui créent de la valeur et qui devraient répondre à des besoins essentiels des habitants. Au lieu de remplir les poches des actionnaires des promoteurs ou des multinationales de l’énergie, nous pourrions alors investir dans des politiques au service des besoins des Mouscronnois, sociales et durables et qui seraient également créatrices d’emplois pour Mouscron. Il existe des villes en Europe qui ont déjà fait ce choix. C’est le choix que nous défendons avec le PTB.
La majorité actuelle base aussi son projet de ville sur la séduction de nouveaux habitants plus fortunés. Le genre de citoyens qui n’a pas besoin que ces enfants apprennent à nager à l’école car il n’aura aucune difficulté à payer les stages nécessaires. En bref, le genre de citoyen qui peut vivre dans une ville qui se débarrasse de ses services publics au profit d’entreprises qui les reprendront à des coûts plus élevés qu’avant ou avec un service réduit.
C’est cette politique qui a amené la ville à se séparer d’un tiers du personnel de son service voiries, pour externaliser la réfection des routes et des trottoirs communaux à des sociétés privées, dont la volonté unique est de générer du bénéfice. C’est cette même politique qui a amené la Ville à sous-financer le service propreté de la ville, puis à se dessaisir d’une grande partie de ses missions de nettoyage des rues et de gestion des déchets à des sociétés privées et à l’intercommunale Ipalle occasionnant des frais toujours plus importants.
Nous n’avons pas besoin de contes de fées, mais d’une véritable vision centrée sur les investissements dans la ville. C’est pourquoi nous orienterons notre budget des investissements vers les besoins des habitants et vers la création d'emplois publics pour les Mouscronnois. Au lieu de désinvestir dans le service public, nous investirons pour le développer. Et nous prêterons une attention particulière à des emplois et des formations pour les gens les moins qualifiés.
Investir dans une politique sociale, c’est enfin mettre fin à la politique de la déshumanisation de l’emploi, comme le font certaines grandes surfaces commerciales qui ont remplacé leurs salariés par des self-scans, ces caisses où le client scanne lui-même ses articles. Cette déshumanisation a non seulement un impact sur l’emploi mais aussi sur la cohésion sociale, vu l’absence de contact entre les clients et les travailleurs. C’est pour cela que nous voulons mettre en place une taxe de 5.000 euros par caisse en libre-service.
Trois. La fin des externalisations des missions de la ville
- La ville a de nombreux agents aux compétences démontrées et variées. Tout ce qui peut être fait par des agents communaux doit être fait par des agents communaux. Il faut mettre fin à la tendance de sous-traiter et/ou de privatiser des services.
- Nous mettons fin aux marché stocks et aux prestations de tiers pour les missions que peuvent accomplir les agents communaux.
- Nous mettons fin aux partenariats publics-privés.
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Certains prétendent qu’il importe peu qu’un service soit privé ou public, pourvu que ce service existe. Pour le PTB, le public constitue bel et bien une plus-value. Dans les services publics communaux, le service peut réellement occuper une position centrale, au lieu du profit et de la rentabilité. C’est pourquoi nous ne voulons pas que la ville sous-traite ses services. Nous sommes contre la marchandisation des tâches essentielles des pouvoirs publics. Nous sommes opposés à une politique qui désavantage ou démantèle les services publics parce qu’ils constitueraient des entraves au privé. Car, partout où l’on a suivi ce genre de politiques, nous assistons à la régression des services aux habitants de la ville .
C’est aussi avec cette vision que la Ville a décidé de tout miser sur les marchés stocks et les prestations de tiers au lieu de miser sur son personnel communal. Ainsi, pour de très nombreux chantiers, entretiens ou aménagements, la ville aura préféré signer des contrats avec des firmes privées au lieu d’engager du personnel communal. Résultat : une facture qui a explosé et d’énormes problèmes d’entretien, notamment dans les bâtiments et logements communaux. Des missions telles que le ramassage des déchets, l’entretien des voiries, des trottoirs et des bâtiments communaux sont ainsi confiées à des firmes privées qui ne visent que la rentabilité, au détriment du service. Il suffirait d’investir dans des formations, du matériel et dans les outils nécessaires pour permettre aux services communaux d’effectuer ces tâches, ce qu’ils faisaient précédemment.
Il nous faut aussi reprendre en mains les leviers qui nous permettront de garantir une politique sociale cohérente, mettre un terme aux partenariats publics privés (PPP) et à la marchandisation des initiatives publiques.
Nous sommes opposés à la mise en place de projets PPP ainsi qu’à l’externalisation de projets en les confiant au privé ou aux intercommunales. Dans une structure PPP, la ville doit généralement abandonner ses compétences de régulation et ses compétences exécutives au profit du partenaire privé. Ce faisant, elle renonce aux leviers qui lui permettront de mener une politique sociale cohérente. On invoque une faible marge financière pour justifier la mise en place des projets en partenariat public privé ou l’externalisation de projets confiés à des entreprises privées. Si le PPP semble très intéressant, ses partisans affirment en effet que c’est par exemple un bon moyen pour la ville de faire construire un nouvel hôpital sans que cela ne lui coûte un euro, puisque la conception, la construction, le financement, l’entretien et l’exploitation sont pris en charge par le privé, la ville pour sa part ne doit verser qu’une petite compensation annuelle, il faut savoir que la réalité est toute autre. Des études ont révélé que les PPP seraient en moyenne 3 % plus chers qu’un financement public classique. Ce qui est logique en fait puisque le privé doit lui aussi y gagner.
Quatre. Des services publics plus efficaces
- Nous rendons les guichets plus accessibles au niveau des plages horaires, avec chaque jour des guichets ouverts sans rendez-vous.
- Nous luttons contre la fracture numérique.
- Nous mettons en place un site internet permettant de centraliser les doléances des citoyens.
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Obtenir des papiers d’identité, une copie d’un certificat de bonnes vies et mœurs, ou même un permis de conduire peut se révéler être un parcours du combattant pour de nombreux travailleurs. Problèmes d’horaires, guichets parfois noirs de monde sont autant de problèmes qu’il nous faut résoudre pour rendre ce service le plus accessible possible.
Cela passera, non seulement par l’engagement de personnel supplémentaire, mais aussi, en concertation avec les organisations syndicales, à l'extension de certaines plages horaires afin de répondre au mieux aux besoins de nos citoyens, mais également en prévoyant chaque jour des guichets ouverts sans rendez-vous.
Une autre difficulté qui nous a été fréquemment citée en matière de service public, c’est la difficulté pour certains d’accomplir leurs formalités en ligne. C’est pourquoi nous étendrons le Wi-Fi urbain de la ville à tous les bâtiments communaux de notre ville. Et surtout, chaque service doit rester accessible au guichet, pour lutte contre la fracture numérique.
Enfin, un des aspects les plus problématiques de notre ville en matière de services publics, c’est la gestion des plaintes concernant les routes, les nids-de-poule, les problèmes de trottoirs, de pollution, etc. Combien de Mouscronnois ont fait l’expérience de vouloir signaler un problème, se retrouver perdu sur le site de la ville entre tous les formulaires différents pour au final n’avoir aucune nouvelle du traitement de la plainte ?
Nous mettrons donc sur pied un site internet, en nous appuyant sur l’application fix my street afin, non seulement de permettre à chacun de déposer une plainte facilement et en un clic, mais en plus d’avoir un suivi de sa requête.